Jubilé extraordinaire de la Miséricorde Année Sainte
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La Miséricorde Divine pour l'année jubilaire

159,60 €
TTC

Le pardon pour qui et comment ? La Miséricorde divine pour tous.
Exposition de 14 affiches

Support : 0,50 x 0,70 m (EXPO PAPIER)
lot-series : EXPO 14 affiches
Quantité
Disponible

Une Année Sainte de la Miséricorde – Auteur de textes : Père Joël Guibert avec des citation de Sainte Faustine Kowalska 

Série de 14 poster réalisé par © Satisfecit-Editions.fr  Tel.: 09 818 878 09  —  Photos : Esprit-Photo.com — Graphisme : Isabelle  de Senilhes

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° I

Pourquoi et comment ?

Du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, l’Église catholique célébrera une Année Sainte extraordinaire. Ce « Jubilé de la Miséricorde » débu.tera par l’ouverture de la Porte Sainte à la basilique Saint-Pierre de Rome, à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception et se terminera par la solen-nité du Christ Roi. L’ouver-ture du prochain Jubilé se fera à l’occasion du 50e an-niversaire de la clôture du concile Vatican II, en 1965, et pour cela il revêt une signification particulière qui pousse l’Église à conti.nuer l’œuvre entamée parVatican II. Au cours decette année, les fidèles du Christ seront invités à se plonger d’une manièretoute particulière dans la miséricorde de Dieu afin d’être lavés de leurs péchés et faire ainsi barrage au mal et à la violence qui semblent envahir le monde.

Textes : Père Joël Guibert
Pourquoi cette Année de la Miséricorde ?

Le pape François répond : « Simplement parce que l’Église, en ce moment de grands changements d’époque, est appelée à offrir plus fortement les signes de la présence et de la proximité de Dieu. Ce n’est pas le temps pour la distraction, mais au contraire pour rester vigi.lants et réveiller en nous la capacité de regarder l’essentiel. C’est le temps pour l’Église de retrouver le sens de la mission. »

Le pontificat de Jean-Paul II fut profondément marqué du sceau de  la miséricorde. En l’Année Sainte 2000, le pape polonais proclamait le premier dimanche après Pâques, « dimanche de la Divine Miséricorde ». Le jour même, il canonisait sœur Faustine Kowalska : cette humble religieuse de Cracovie devenait ainsi la première sainte du troisième millénaire. Les esprits attentifs aux petits signes de la Providence auront certainement été frappés par les circonstances de la mort de ce grand pape. Le samedi soir 2 avril 2005, son secrétaire, l’actuel cardinal Stanislaw Dziwisz, célébrait la messe du dimanche de la Divine Miséricorde. Le Saint-Père reçut quelques gouttes du Précieux Sang et mourut à 21 h. Comment ne pas voir dans cette date précise de son grand passage, la signature même de Dieu, confirmant l’intuition prophétique de ce pape de la miséricorde.?

Jean-Paul II, le pape de la Divine Miséricorde « Le message de la Divine Miséricorde a beaucoup marqué l’image de mon pontificat. »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° II

 (Jean-Paul II, Homélie du 7 juin 1997 à Lagiewniki, faubourg de Cracovie  où sainte Faustine a vécu et est enterrée)

Hélène Kowalska, est née en Pologne, le 25 août 1905. À la demande expresse de son Seigneur, elle écrit le fameux Petit Journal, relatant ses entre-

tiens avec le Christ et la Vierge Marie, ainsi que le contenu de sa vie spirituelle : « Ton devoir, lui dit Jésus, est d’écrire tout ce que je te fais connaître à propos de ma miséricorde au profit des âmes qui, en lisant ces écrits, seront consolées et auront le courage de s’approcher de moi. » Ravagée par la maladie et par de nombreuses souffrances qu’elle offre en sacrifice pour les pécheurs, elle meurt le 5 octobre 1938 à l’âge de trente-trois ans. Elle exerce très rapidement un attrait sur les cœurs, frappés par la sainteté de sa vie. Il faudra attendre le 30 avril 2000, pour qu’elle soit canonisée par le pape Jean-Paul II, mettant ainsi le troisième millénaire dans l’orbite de la Divine Miséricorde.

« Avec sœur Faustine Kowalska, le grand message de confiance en la Miséricorde divine traverse les souffrances du XXe siècle pour arriver jusqu’aux chrétiens du nouveau millénaire. »

(Jean-Paul II, lors de la canonisation de sa compatriote polonaise, le 30 avril 2000) Sainte Faustine, chantre de la Divine Miséricorde

Qu’est-ce que la Divine Miséricorde.?

Dès l’Ancien Testament Dieu y délivre sa « carte de visite », ses entrailles de miséricorde : « Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité. »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° III

(Ex 34, 6)

La Divine Miséricorde de Dieu est l’amour fou de Dieu qui ne peut pas être arrêté ni épuisé par le péché de l’homme, à condition bien sûr, que celui-ci regrette ses fautes et vienne se jeter dans les bras de son Dieu. Le Très-haut, dans sa grande miséricorde, est capable de nous inonder d’un amour encore plus grand que le don initial, blessé par notre offense. C’est vraiment un « par-don » – littéralement, un don « par-dessus le don ». Dieu est vraiment déraisonnable en amour, sa mesure d’aimer est d’aimer sans mesure. Jésus enseigne à sainte Faustine : « Il n’y a pas de misère qui puisse se mesurer à ma miséricorde, ni de misère qui puisse en venir à bout puisqu’au moment de se  communiquer – ma miséricorde s’amplifie. » (Petit Journal, n° 1273)

Miséricorde et confiance

« L’âme qui fait confiance à ma miséricorde est la plus heureuse car je prends moi-même soin d’elle. »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° IV

(Petit Journal de sainte Faustine, n° 1273)

Le péché est et sera toujours un mal qui blesse douloureusement le Cœur de Dieu. Mais le manque de confiance en sa miséricorde infinie le fait encore plus souffrir : « Oh.! combien douloureusement me blesse l’incrédulité en ma bonté. Ce sont les péchés de méfiance qui me blessent le plus douloureusement. » (Petit Journal, n° 1076) Lorsque nous sommes tombés dans le péché, ne cultivons pas la tristesse et la désespérance. Aus-sitôt tombés, aussitôt abandon.nons-nous à la divine miséricorde, jusqu’à la  « glorifier » par nos chutes. Sœur Marie de la Trinité rapporte ces paroles de sainte Thérèse de Lisieux, sa maîtresse des novices : « Quel saint cano.nisé a-t-il jamais parlé ainsi ? Nous autres, me disait Thérèse, nous ne sommes pas des saints qui pleurons nos péchés. Nous nous réjouissons de ce qu’ils servent à glorifier la miséricorde du Bon Dieu. » (Correspondance générale, p. 1010)

Miséricorde et guérison intérieure

« La miséricorde est un toucher de l’amour éternel sur les blessures les plus douloureuses de l’existence terrestre de l’homme. »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° V

(Cardinal Poupard, Dictionnaire des religions, Paris, PUF, 1984, article Miséricorde, pp. 1328 -1331)

Le péché n’est jamais sans conséquences, il laisse s’installer en nous une peur profonde, dont nous n’avons souvent pas conscience, la peur de ne plus être aimé de Dieu à cause du méfait commis. Rappelons-nous la réflexion d’Adam faite à Dieu qui le recherche après sa faute : « J’ai eu peur et je me suis caché ». La sortie de l’abandon confiant à Dieu, la peur des autres sont, pour une grande part, à l’origine de nos « blessures » intérieures. Une authentique et profonde expérience de la Divine Miséricorde rouvre des fermetures du cœur et de l’esprit, apaise certaines contractures du psychisme, dégonfle des haines de soi, adoucit les peurs de ne pas être aimé, aide au pardon. Faustine écrit : « Malgré ma grande misère, je n’ai peur de rien […] Que nulle âme ne doute, même si elle est la plus misérable, tant qu’elle est en vie, elle peut devenir une grande sainte, car grande est la puissance de la grâce divine. C’est à nous de ne pas résister à l’action divine. » (Petit Journal, n° 283)

Miséricorde et réparation

« Père Éternel, je T’offre le Corps et le Sang, l’Âme et la Divinité de Ton Fils bien-aimé, Notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier.; par Sa douloureuse passion, sois miséricordieux pour nous. »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° VI

(Invocation du chapelet de la miséricorde, Cf. Petit Journal, n° 475)

La miséricorde, dit-on aujourd’hui, est forcément gratuite, sinon elle ne serait plus l’amour. Mais pour penser l’amour en Dieu, il faut toujours marier les paradoxes : cette miséricorde gratuite appelle  pourtant une nécessaire réparation du péché – « le Christ Jésus, homme lui-même, qui s’est livré en rançon pour tous ».

(1 Tm 2, 5-6) Le Père éternel n’exigeait pas de manière sadique que son Fils « paie » la facture salée de la réparation. C’est le Fils qui, dans l’amour et en toute liberté, s’offrait en sa passion, pour consoler le Cœur blessé du Père, pour réparer son honneur bafoué et ainsi restaurer l’Alliance avec les hommes. Et par pure miséricorde, Dieu nous associe, à son œuvre de rédemption : dans le Christ unique rédempteur, si nous le voulons, Dieu nous constitue « petits réparateurs » de nos propres péchés et de ceux du monde entier. Quelle miséricorde nous est faite, de pouvoir réparer.!

La Miséricorde et le juste amour de soi

Dans son célèbre Dialogue des carmélites, Bernanos met en scène une postulante, à qui sa supérieure pleine de sagesse, donne comme consigne : « Surtout, ne vous méprisez jamais. Il est très difficile de se mépriser sans offenser Dieu en nous … aimez votre misère, car c’est sur elle que Dieu exerce sa miséricorde. »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° VII

Il existe un juste amour de soi qui n’a rien à voir avec du narcissisme. Il consiste à s’aimer avec le cœur même de Dieu, à se voir soi-même dans les yeux de la Divine Miséricorde. Se détester soi-même, plus ou moins consciemment, ne pas entretenir un minimum de miséricorde envers soi, paralyse une authen.tique expérience de la Miséricorde divine : on ne peut pas dire en même temps « je ne m’aime pas » et « Dieu, tu m’aimes », il y a conflit interne.

Si quelqu’un aspire à une grande expérience de la miséricorde, qu’il relise son histoire de pécheur dans la Divine Miséricorde, qu’il s’accueille et qu’il apprenne à se voir avec les yeux même de la bonté de Dieu, jusque dans ses limites et ses pauvretés. Que de contractions de l’âme, du psychisme et du corps seraient apaisées et même dénouées par une telle expérience.! Cela nécessite  du temps avant d’en voir les fruits.

La Miséricorde et le pardon au prochain
Faustine écrit dans le Petit Journal (n° 1148) :

« Nous ressemblons le plus à Dieu lorsque nous pardonnons à notre prochain. “Tout âme, précise Jésus, devrait refléter ma miséricorde… Le cœur de ma bien-aimée doit ressembler au mien, de son cœur doit jaillir la source de ma miséricorde pour les âmes, autrement je ne me déclarerai pas pour elle.” »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° VIII

Le refus de pardon au prochain paralyse l’envahissement de la miséricorde de Dieu : « Si vous

ne remettez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous remettra pas vos manquements ». (Mt 6, 15) Les piqûres d’épingles de la part de nos proches peuvent être une magnifique opportunité per-

mettant à Dieu de purifier notre âme de l’amour propre, mais aussi de nous apprendre à aimer sans retour, comme Il aime : « Voulant purifier l’âme, écrit sainte Faustine dans le Petit Journal (n° 38), Jésus emploie les outils qu’Il veut […] Parfois la plus pure intention est mal interprétée par les sœurs.

Cette souffrance est très douloureuse, mais Dieu la permet et il faut l’accepter, car de cette manière nous devenons plus semblables à Jésus. »

La Miséricorde et l’accueil de la volonté de Dieu dans l’instant présent :

« Pour moi, ce n’est que le moment présent qui est cher, car l’avenir ne s’établira peut-être pas dans mon âme. Le temps passé n’est plus en mon pouvoir. »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° IX

(Sainte Faustine, Petit Journal, n° 2)

L’union de notre volonté à celle de Dieu se manifestant dans l’ici et le maintenant de notre quoti-

dien est un moyen très puissant pour une expérience féconde de la Divine Miséricorde. Si je n’accueille pas ce que Dieu « veut » ou « permet » qu’il m’arrive dans l’ici et le maintenant de mon existence, je bloque l’envahissement de son amour. Il n’est pas question de fatalisme – je dois lutter contre toute forme d’injustice, mais si je tends – sans tension – à vivre les riens du quotidien, les déconve.nues comme les événements bien.venus, en union avec Dieu, mon cœur va s’ouvrir largement à la Divine Miséricorde. Que d’inquiétudes en moins si nous vivions résolument chevillés à la volonté de Dieu dans l’instant présent.! Dans le Petit Journal (n° 1685), Jésus dit à sainte Faustine : « Confie-moi tout, ne fais rien à ta guise et tu vivras toujours dans une grande liberté d’esprit, aucune circonstance ni aucun événement ne seront  capables de te troubler. »

La Vierge Marie et la Divine Miséricorde

« Marie est aussi celle qui, d’une manière particulière et exceptionnelle – plus qu’aucune autre – a expérimenté la miséricorde, et en même temps – toujours d’une manière exceptionnelle – a rendu possible par le sacrifice du cœur sa propre participation à la révélation de la Miséricorde divine.»

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° X

 (Jean Paul II, Encyclique Dives in Misericordia, 1980, § 9)

« Je suis une mère pour vous par l’insondable miséricorde de Dieu. » (Petit Journal, n° 449)

La très sainte Vierge Marie est à la fois, « fille », mais aussi « Mère » de la Miséricorde divine. Elle a reçu de Dieu la mission de répandre dans les cœurs la vie même de son Fils mort et ressuscité : « Par elle, s’écoulent sur nous les torrents de toutes grâces. » (Petit Journal, § 1746)

S’il en est ainsi du projet de Dieu, n’hésitons pas à adopter Marie comme la mère de notre vie spirituelle. Le 8 décembre 1937, fête de l’Immaculée Conception, Marie apparaît à sœur Faustine : « Avec un sourire, elle me dit : Ma fille, sur la recommandation de Dieu, je dois être de façon particulière et exclusive une mère pour toi, mais je désire que toi aussi, tu sois tout particulièrement mon enfant. » (Petit Journal, § 1414)

Le sacrement de la miséricorde

« Quand tu vas te confesser, dit Jésus à sainte Faustine, sache que c’est moi-même qui t’attends dans le confessionnal, je me dissimule seulement derrière le prêtre, mais c’est moi seul qui agit dans l’âme. Ici la misère de l’âme rencontre le Dieu de miséricorde. »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° XI

(Petit Journal, § 1602)

L’Année Sainte de la Miséricorde est une occasion extraordinaire pour nous « réconcilier » avec le sacrement de réconciliation.! Trop de chrétiens fuient la confession. Demandons la grâce d’y entrevoir la joie que Dieu a de nous pardonner nos péchés : « Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent ». (Lc 15, 7) Demandons la grâce de faire l’expérience de la puissance de la miséricorde : « Nos péchés seraient-il noirs comme la nuit, la miséricorde de Dieu est plus forte que notre misère. Une seule chose est nécessaire, que le pécheur entrouvre, ne serait-ce qu’un peu, les portes de son cœur aux rayons de la miséricorde. » (Petit Journal, § 1507)

Demandons la grâce de faire des confessions vraies et sincères : Pour les âmes qui désirent tendre à la sainteté et porter du fruit grâce à la confession, sainte Faustine leur conseille d’avoir dans leur confession, « une entière sincérité, humilité et obéissance. » (Petit Journal, § 113)

La Miséricorde et l’amour du prochain

« Ainsi en est-il de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte. »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° XII

 (Jc 2, 17)

Exerçons notre charité, « branchés » sur la Divine Miséricorde. Sainte Faustine raconte ce fait extraordinaire : « Jésus est venu aujourd’hui à la porterie sous l’apparence d’un pauvre jeune homme, émacié, vêtu d’un cos.tume terriblement déchiré, pieds nus et tête nue, il était gelé car le temps était pluvieux et froid. Il a demandé quelque chose de chaud à manger. J’ai trouvé un peu de soupe que j’ai fait réchauffer et dans laquelle j’ai émietté un peu de pain, et j’ai servi le pauvre qui l’a mangée. Au moment où je lui reprenais le bol, Il me fit connaître qu’Il était le Maître du ciel et de la terre et Il disparut à mes yeux. J’entendis ces paroles en mon âme : “Ma fille […] ta miséricorde m’a plu, et c’est pourquoi, je suis descendu de mon trône afin de goûter les fruits de ta miséricorde”… Dès cet instant, ajoute Faustine, mon cœur s’est allumé d’un amour encore plus pur envers les pauvres et ceux qui sont dans le besoin. » (Petit Journal, § 1312-1313)

Prier la Miséricorde divine pour les agonisants

« Le Petit Journal de saint Faustine nous rappelle que, même si nous n’avons aucune compétence médicale, nous pouvons assister spirituellement nos proches qui vivent leur grand passage vers l’au-delà. Nos grands malades et nos agonisants ont besoin de nos prières, afin que la Divine Miséricorde leur infuse confiance et abandon et les défende contre les forces du mal. »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° XIII

Écoutons Faustine qui rapporte cette expérience : « Le Seigneur me dit : “Ma fille, aide-moi à sauver un pécheur agonisant.; récite pour lui le chapelet que je t’ai enseigné”. Lorsque j’ai commencé à réciter ce chapelet, j’ai vu ce mourant dans de terribles luttes et supplices. L’Ange Gardien le défendait, mais il était comme sans force devant l’immensité de la misère de cette âme […] Mais pendant que je récitais le chapelet, je vis Jésus, tel qu’Il est peint sur le tableau. Les rayons qui sortaient du Cœur de Jésus enveloppèrent le malade et les forces des ténèbres s’enfuirent, dans la panique. Le malade rendit calmement le dernier soupir.

Lorsque je revins à moi, je compris combien la récitation de ce chapelet est importante auprès des mourants. » (Petit Journal, § 1565)

Comment prier le chapelet de la Divine Miséricorde

« Par Sa douloureuse passion, sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier. »

Une Année Sainte de la Miséricorde – AFFICHE / POSTER / BÂCHE N° XIV

(Petit Journal, n° 476)

Le 14 septembre 1935, Faustine saisit que les paroles du petit chapelet de la miséricorde touchent d’une manière toute particulière le Cœur de Dieu. Le Seigneur lui explique comment prier ces paroles à l’aide d’un chapelet : « D’abord tu diras un Notre Père, un Je vous salue Marie et le Je crois en Dieu, puis sur les grains du Notre Père, tu vas dire les mots suivants : “Père Éternel, je T’offre le Corps et le Sang, l’Âme et la Divinité de Ton Fils bien-aimé, Notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier”.; sur les grains du Je vous salue Marie, tu diras les mots suivants : “Par Sa douloureuse passion, sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier”. À la fin tu réciteras trois fois ces paroles : “Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel, prends pitié de nous et du monde entier.” » (Petit Journal, § 476)

 

Liens site officiel vatican http://www.iubilaeummisericordiae.va/content/gdm/fr.html

Bulle du Pape — Bulle d'Indiction Jubilé de la Miséricorde

FRANÇOIS
EVÊQUE  DE  ROME
SERVITEUR  DES  SERVITEURS  DE  DIEU
À  CEUX  QUI  LIRONT  CETTE  LETTRE
GRÂCE,  MISÉRICORDE  ET  PAIX


1. Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père. Le mystère de la foi chrétienne est là tout entier. Devenue vivante et visible, elle atteint son sommet en Jésus de Nazareth. Le Père, « riche en miséricorde » (Ep 2, 4) après avoir révélé son nom à Moïse comme « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » (Ex 34, 6) n’a pas cessé de faire connaître sa nature divine de différentes manières et en de nombreux moments. Lorsqu’est venue la « plénitude des temps » (Ga 4, 4), quand tout fut disposé selon son dessein de salut, il envoya son Fils né de la Vierge Marie pour nous révéler de façon définitive son amour. Qui le voit a vu le Père (cf. Jn 14, 9). A travers sa parole, ses gestes, et toute sa personne,[1] Jésus de Nazareth révèle la miséricorde de Dieu.

2. Nous avons toujours besoin de contempler le mystère de la miséricorde. Elle est source de joie, de sérénité et de paix. Elle est la condition de notre salut. Miséricorde est le mot qui révèle le mystère de la Sainte Trinité. La miséricorde, c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre. La miséricorde, c’est la loi fondamentale qui habite le coeur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie. La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son coeur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché.

3. Il y a des moments où nous sommes appelés de façon encore plus pressante, à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signe efficace de l’agir du Père. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu ce Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, comme un temps favorable pour l’Eglise, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace.
L’Année Sainte s’ouvrira le 8 décembre 2015, solennité de l’Immaculée Conception. Cette fête liturgique montre comment Dieu agit dès le commencement de notre histoire. Après qu’Adam et Eve eurent péché, Dieu n’a pas voulu que l’humanité demeure seule et en proie au mal. C’est pourquoi Marie a été pensée et voulue sainte et immaculée dans l’amour (cf. Ep 1, 4), pour qu’elle devienne la Mère du Rédempteur de l’homme. Face à la gravité du péché, Dieu répond par la plénitude du pardon. La miséricorde sera toujours plus grande que le péché, et nul ne peut imposer une limite à l’amour de Dieu qui pardonne. En cette fête de l’Immaculée Conception, j’aurai la joie d’ouvrir la Porte Sainte. En cette occasion, ce sera une Porte de la Miséricorde, où quiconque entrera pourra faire l’expérience de l’amour de Dieu qui console, pardonne, et donne l’espérance.
Le dimanche suivant, troisième de l’Avent, la Porte Sainte sera ouverte dans la cathédrale de Rome, la Basilique Saint Jean de Latran. Ensuite seront ouvertes les Portes Saintes dans les autres Basiliques papales. Ce même dimanche, je désire que dans chaque Eglise particulière, dans la cathédrale qui est l’Eglise-mère pour tous les fidèles, ou bien dans la co-cathédrale ou dans une église d’importance particulière, une Porte de la Miséricorde soit également ouverte pendant toute l’Année Sainte. Au choix de l’Ordinaire du lieu, elle pourra aussi être ouverte dans les Sanctuaires où affluent tant de pèlerins qui, dans ces lieux ont le cœur touché par la grâce et trouvent le chemin de la conversion. Chaque Eglise particulière est donc directement invitée à vivre cette Année Sainte comme un moment extraordinaire de grâce et de renouveau spirituel. Donc, le Jubilé sera célébré à Rome, de même que dans les Eglises particulières, comme signe visible de la communion de toute l’Eglise.

4. J’ai choisi la date du 8 décembre pour la signification qu’elle revêt dans l’histoire récente de l’Eglise. Ainsi, j’ouvrirai la Porte Sainte pour le cinquantième anniversaire de la conclusion du Concile œcuménique Vatican II. L’Eglise ressent le besoin de garder vivant cet événement. C’est pour elle que commençait alors une nouvelle étape de son histoire. Les Pères du Concile avait perçu vivement, tel un souffle de l’Esprit, qu’il fallait parler de Dieu aux hommes de leur temps de façon plus compréhensible. Les murailles qui avaient trop longtemps enfermé l’Eglise comme dans une citadelle ayant été abattues, le temps était venu d’annoncer l’Evangile de façon renouvelée. Etape nouvelle pour l’évangélisation de toujours. Engagement nouveau de tous les chrétiens à témoigner avec plus d’enthousiasme et de conviction de leur foi. L’Eglise se sentait responsable d’être dans le monde le signe vivant de l’amour du Père.
Les paroles riches de sens que saint Jean XXIII a prononçées à l’ouverture du Concile pour montrer le chemin à parcourir reviennent en mémoire: « Aujourd’hui, l’Épouse du Christ, l’Église, préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité … L’Eglise catholique, en brandissant le flambeau de la vérité religieuse, veut se montrer la mère très aimante de tous, bienveillante, patiente, pleine d’indulgence et de bonté à l’égard de ses fils séparés ».[2] Dans la même perspective, lors de la conclusion du Concile, le bienheureux Paul VI s’exprimait ainsi : « Nous voulons plutôt souligner que la règle de notre Concile a été avant tout la charité … La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile…. Un courant d’affection et d’admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne. Des erreurs ont été dénoncées. Oui, parce que c’est l’exigence de la charité comme de la vérité mais, à l’adresse des personnes, il n’y eut que rappel, respect et amour. Au lieu de diagnostics déprimants, des remèdes encourageants ; au lieu de présages funestes, des messages de confiance sont partis du Concile vers le monde contemporain : ses valeurs ont été non seulement respectées, mais honorées ; ses efforts soutenus, ses aspirations purifiées et bénies… toute cette richesse doctrinale ne vise qu’à une chose : servir l’homme. Il s’agit, bien entendu, de tout homme, quels que soient sa condition, sa misère et ses besoins ».[3]
Animé par des sentiments de gratitude pour tout ce que l’Eglise a reçu, et conscient de la responsabilité qui est la nôtre, nous passerons la Porte Sainte sûrs d’être accompagnés par la force du Seigneur Ressuscité qui continue de soutenir notre pèlerinage. Que l’Esprit Saint qui guide les pas des croyants pour coopérer à l’oeuvre du salut apporté par le Christ, conduise et soutienne le Peuple de Dieu pour l’aider à contempler le visage de la miséricorde.[4]

5. C’est le 20 novembre 2016, en la solennité liturgique du Christ, Roi de l’Univers, que sera conclue l’Année jubilaire. En refermant la Porte Sainte ce jour-là, nous serons animés de sentiments de gratitude et d’action de grâce envers la Sainte Trinité qui nous aura donné de vivre ce temps extraordinaire de grâce. Nous confierons la vie de l’Eglise, l’humanité entière et tout le cosmos à la Seigneurie du Christ, pour qu’il répande sa miséricorde telle la rosée du matin, pour une histoire féconde à construire moyennant l’engagement de tous au service de notre proche avenir. Combien je désire que les années à venir soient comme imprégnées de miséricorde pour aller à la rencontre de chacun en lui offrant la bonté et la tendresse de Dieu! Qu’à tous, croyants ou loin de la foi, puisse parvenir le baume de la miséricorde comme signe du Règne de Dieu déjà présent au milieu de nous.

6. « La miséricorde est le propre de Dieu dont la toute-puissance consiste justement à faire miséricorde ».[5] Ces paroles de saint Thomas d’Aquin montrent que la miséricorde n’est pas un signe de faiblesse, mais bien l’expression de la toute-puissance de Dieu. C’est pourquoi une des plus antiques collectes de la liturgie nous fait prier ainsi : « Dieu qui donne la preuve suprême de ta puissance lorsque tu patientes et prends pitié ».[6] Dieu sera toujours dans l’histoire de l’humanité comme celui qui est présent, proche, prévenant, saint et miséricordieux.
“Patient et miséricordieux”, tel est le binôme qui parcourt l’Ancien Testament pour exprimer la nature de Dieu. Sa miséricorde se manifeste concrètement à l’intérieur de tant d’événements de l’histoire du salut où sa bonté prend le pas sur la punition ou la destruction. D’une façon particulière, les Psaumes font apparaître cette grandeur de l’agir divin : « Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse » (Ps 102, 3-4). D’une façon encore plus explicite, un autre Psaume énonce les signes concrets de la miséricorde : « Il fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés. Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes, le Seigneur protège l’étranger. Il soutient la veuve et l’orphelin, il égare les pas du méchant » (145, 7-9). Voici enfin une autre expression du psalmiste : « [Le Seigneur] guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures… Le Seigneur élève les humbles et rabaisse jusqu’à terre les impies » (146, 3.6). En bref, la miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’un amour « viscéral ». Il vient du coeur comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon.

7. « Eternel est son amour » : c’est le refrain qui revient à chaque verset du Psaume 135 dans le récit de l’histoire de la révélation de Dieu. En raison de la miséricorde, tous les événements de l’Ancien Testament sont riches d’une grande valeur salvifique. La miséricorde fait de l’histoire de Dieu avec Israël une histoire du salut. Répéter sans cesse : « Eternel est son amour » comme fait le Psaume, semble vouloir briser le cercle de l’espace et du temps pour tout inscrire dans le mystère éternel de l’amour. C’est comme si l’on voulait dire que non seulement dans l’histoire, mais aussi dans l’éternité, l’homme sera toujours sous le regard miséricordieux du Père. Ce n’est pas par hasard que le peuple d’Israël a voulu intégrer ce Psaume, le “grand hallel” comme on l’appelle, dans les fêtes liturgiques les plus importantes.
Avant la Passion, Jésus a prié avec ce Psaume de la miséricorde. C’est ce qu’atteste l’évangéliste Matthieu quand il dit
qu’« après avoir chanté les Psaumes » (26, 30), Jésus et ses disciples sortirent en direction du Mont des Oliviers. Lorsqu’il instituait l’Eucharistie, mémorial pour toujours de sa Pâque, il établissait symboliquement cet acte suprême de la Révélation dans la lumière de la miséricorde. Sur ce même horizon de la miséricorde, Jésus vivait sa passion et sa mort, conscient du grand mystère d’amour qui s’accomplissait sur la croix. Savoir que Jésus lui-même a prié avec ce Psaume le rend encore plus important pour nous chrétiens, et nous appelle à en faire le refrain de notre prière quotidienne de louange : « Eternel est son amour ».

8. Le regard fixé sur Jésus et son visage miséricordieux, nous pouvons accueillir l’amour de la Sainte Trinité. La mission que Jésus a reçue du Père a été de révéler le mystère de l’amour divin dans sa plénitude. L’évangéliste Jean affirme pour la première et unique fois dans toute l’Ecriture : « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8.16). Cet amour est désormais rendu visible et tangible dans toute la vie de Jésus. Sa personne n’est rien d’autre qu’amour, un amour qui se donne gratuitement. Les relations avec les personnes qui s’approchent de lui ont quelque chose d’unique et de singulier. Les signes qu’il accomplit, surtout envers les pécheurs, les pauvres, les exclus, les malades et les souffrants, sont marqués par la miséricorde. Tout en Lui parle de miséricorde. Rien en Lui ne manque de compassion.
Face à la multitude qui le suivait, Jésus, voyant qu’ils étaient fatigués et épuisés, égarés et sans berger, éprouva au plus profond de son coeur, une grande compassion pour eux (cf. Mt 9, 36). En raison de cet amour de compassion, il guérit les malades qu’on lui présentait (cf. Mt 14, 14), et il rassasia une grande foule avec peu de pains et de poissons (cf. Mt 15, 37). Ce qui animait Jésus en toute circonstance n’était rien d’autre que la miséricorde avec laquelle il lisait dans le coeur de ses interlocuteurs et répondait à leurs besoins les plus profonds. Lorsqu’il rencontra la veuve de Naïm qui emmenait son fils unique au tombeau, il éprouva une profonde compassion pour la douleur immense de cette mère en pleurs, et il lui redonna son fils, le ressuscitant de la mort
(cf. Lc 7, 15). Après avoir libéré le possédé de Gerasa, il lui donna cette mission : « Annonce tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde » (Mc 5, 19). L’appel de Matthieu est lui aussi inscrit sur l’horizon de la miséricorde. Passant devant le comptoir des impôts, Jésus regarda Matthieu dans les yeux. C’était un regard riche de miséricorde qui pardonnait les péchés de cet homme, et surmontant les résistances des autres disciples, il le choisit, lui, le pécheur et le publicain, pour devenir l’un des Douze. Commentant cette scène de l’Evangile, Saint Bède le Vénérable a écrit que Jésus regarda Matthieu avec un amour miséricordieux, et le choisit :
miserando atque eligendo.[7] Cette expression m’a toujours fait impression au point d’en faire ma devise.

9. Dans les paraboles de la miséricorde, Jésus révèle la nature de Dieu comme celle d’un Père qui ne s’avoue jamais vaincu jusqu’à ce qu’il ait absous le péché et vaincu le refus, par la compassion et la miséricorde. Nous connaissons ces paraboles, trois en particulier : celle de la brebis égarée, celle de la pièce de monnaie perdue, et celle du père et des deux fils (cf. Lc 15, 1-32). Dans ces paraboles, Dieu est toujours présenté comme rempli de joie, surtout quand il pardonne. Nous y trouvons le noyau de l’Evangile et de notre foi, car la miséricorde y est présentée comme la force victorieuse de tout, qui remplit le coeur d’amour, et qui console en pardonnant.
Dans une autre parabole, nous recevons un enseignement pour notre manière de vivre en chrétiens. Interpellé par la question de Pierre lui demandant combien de fois il fallait pardonner, Jésus répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante dix fois sept fois » (Mt 18, 22). Il raconte ensuite la parabole du « débiteur sans pitié ». Appelé par son maître à rendre une somme importante, il le supplie à genoux et le maître lui remet sa dette. Tout de suite après, il rencontre un autre serviteur qui lui devait quelques centimes. Celui-ci le supplia à genoux d’avoir pitié, mais il refusa et le fit emprisonner. Ayant appris la chose, le maître se mit en colère et rappela le serviteur pour lui dire : « Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ? » (Mt 18, 33). Et Jésus conclut : « C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur » (Mt 18, 35).
La parabole est d’un grand enseignement pour chacun de nous. Jésus affirme que la miséricorde n’est pas seulement l’agir du Père, mais elle devient le critère pour comprendre qui sont ses véritables enfants. En résumé, nous sommes invités à vivre de miséricorde parce qu’il nous a d’abord été fait miséricorde. Le pardon des offenses devient l’expression la plus manifeste de l’amour miséricordieux, et pour nous chrétiens, c’est un impératif auquel nous ne pouvons pas nous soustraire. Bien souvent, il nous semble difficile de pardonner ! Cependant, le pardon est le moyen déposé dans nos mains fragiles pour atteindre la paix du coeur. Se défaire de la rancoeur, de la colère, de la violence et de la vengeance, est la condition nécessaire pour vivre heureux. Accueillons donc la demande de l’apôtre : « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère »
(Ep 4, 26). Ecoutons surtout la parole de Jésus qui a établi la miséricorde comme idéal de vie, et comme critère de crédibilité de notre foi : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde »
(Mt 5, 7). C’est la béatitude qui doit susciter notre engagement tout particulier en cette Année Sainte.
Comme on peut le remarquer, la miséricorde est, dans l’Ecriture, le mot-clé pour indiquer l’agir de Dieu envers nous. Son amour n’est pas seulement affirmé, mais il est rendu visible et tangible. D’ailleurs, l’amour ne peut jamais être un mot abstrait. Par nature, il est vie concrète : intentions, attitudes, comportements qui se vérifient dans l’agir quotidien. La miséricorde de Dieu est sa responsabilité envers nous. Il se sent responsable, c’est-à-dire qu’il veut notre bien et nous voir heureux, remplis de joie et de paix. L’amour miséricordieux des chrétiens doit être sur la même longueur d’onde. Comme le Père aime, ainsi aiment les enfants. Comme il est miséricordieux, ainsi sommes-nous appelés à être miséricordieux les uns envers les autres.

10. La miséricorde est le pilier qui soutient la vie de l’Eglise. Dans son action pastorale, tout devrait être enveloppé de la tendresse par laquelle on s’adresse aux croyants. Dans son annonce et le témoignage qu’elle donne face au monde, rien ne peut être privé de miséricorde. La crédibilité de l’Eglise passe par le chemin de l’amour miséricordieux et de la compassion. L’Eglise « vit un désir inépuisable d’offrir la miséricorde ».[8] Peut-être avons-nous parfois oublié de montrer et de vivre le chemin de la miséricorde. D’une part, la tentation d’exiger toujours et seulement la justice a fait oublier qu’elle n’est qu’un premier pas, nécessaire et indispensable, mais l’Eglise doit aller au-delà pour atteindre un but plus haut et plus significatif. D’autre part, il est triste de voir combien l’expérience du pardon est toujours plus rare dans notre culture. Même le mot semble parfois disparaître. Sans le témoignage du pardon, il n’y a qu’une vie inféconde et stérile, comme si l’on vivait dans un désert. Le temps est venu pour l’Eglise de retrouver la joyeuse annonce du pardon. Il est temps de revenir à l’essentiel pour se charger des faiblesses et des difficultés de nos frères. Le pardon est une force qui ressuscite en vie nouvelle et donne le courage pour regarder l’avenir avec espérance.

11. Nous ne pouvons pas oublier le grand enseignement que saint Jean-Paul II nous a donné dans sa deuxième encyclique Dives in misericordia, qui arriva à l’époque de façon inattendue et provoqua beaucoup de surprise en raison du thème abordé. Je voudrais revenir plus particulièrement sur deux expressions. Tout d’abord le saint Pape remarque l’oubli du thème de la miséricorde dans la culture actuelle : « La mentalité contemporaine semble s’opposer au Dieu de miséricorde, et elle tend à éliminer de la vie et à ôter du cœur humain la notion même de miséricorde. Le mot et l’idée de miséricorde semblent mettre mal à l’aise l’homme qui, grâce à un développement scientifique et technique inconnu jusqu’ici, est devenu maître de la terre qu’il a soumise et dominée (cf. Gn 1, 28). Cette domination de la terre, entendue parfois de façon unilatérale et superficielle, ne laisse pas de place, semble-t-il, à la miséricorde… Et c’est pourquoi, dans la situation actuelle de l’Eglise et du monde, bien des hommes et bien des milieux, guidés par un sens aigu de la foi, s’adressent, je dirais quasi spontanément, à la miséricorde de Dieu ».[9]
C’est ainsi que saint Jean-Paul II justifiait l’urgence de l’annonce et du témoignage à l’égard de la miséricorde dans le monde contemporain : « Il est dicté par l’amour envers l’homme, envers tout ce qui est humain, et qui, selon l’intuition d’une grande partie des hommes de ce temps, est menacé par un péril immense. Le mystère du Christ … m’a poussé à rappeler dans l’encyclique Redemptor Hominis sa dignité incomparable, m’oblige aussi à proclamer la miséricorde en tant qu’amour miséricordieux de Dieu révélé dans ce mystère. Il me conduit également à en appeler à cette miséricorde et à l’implorer dans cette phase difficile et critique de l’histoire de l’Eglise et du monde ».[10] Son enseignement demeure plus que jamais d’actualité et mérite d’être repris en cette Année Sainte. Recevons ses paroles de façon renouvelée : « L’Eglise vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et proclame la Miséricorde, attribut le plus admirable du Créateur et du Rédempteur, et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la Miséricorde du Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice ».[11]

12. L’Eglise a pour mission d’annoncer la miséricorde de Dieu, cœur battant de l’Evangile, qu’elle doit faire parvenir au cœur et à l’esprit de tous. L’Epouse du Christ adopte l’attitude du Fils de Dieu qui va à la rencontre de tous, sans exclure personne. De nos jours où l’Eglise est engagée dans la nouvelle évangélisation, le thème de la miséricorde doit être proposé avec un enthousiasme nouveau et à travers une pastorale renouvelée. Il est déterminant pour l’Eglise et pour la crédibilité de son annonce de vivre et de témoigner elle-même de la miséricorde. Son langage et ses gestes doivent transmettre la miséricorde pour pénétrer le cœur des personnes et les inciter à retrouver le chemin du retour au Père.
La vérité première de l’Eglise est l’amour du Christ. L’Eglise se fait servante et médiatrice de cet amour qui va jusqu’au pardon et au don de soi. En conséquence, là où l’Eglise est présente, la miséricorde du Père doit être manifeste. Dans nos paroisses, les communautés, les associations et les mouvements, en bref, là où il y a des chrétiens, quiconque doit pouvoir trouver une oasis de miséricorde.

13. Nous voulons vivre cette Année Jubilaire à la lumière de la parole du Seigneur : Miséricordieux comme le Père. L’évangéliste rapporte l’enseignement du Christ qui dit : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 36). C’est un programme de vie aussi exigeant que riche de joie et de paix. Le commandement de Jésus s’adresse à ceux qui écoutent sa voix
(cf. Lc 6, 27). Pour être capable de miséricorde, il nous faut donc d’abord nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Cela veut dire qu’il nous faut retrouver la valeur du silence pour méditer la Parole qui nous est adressée. C’est ainsi qu’il est possible de contempler la miséricorde de Dieu et d’en faire notre style de vie.

14. Le pèlerinage est un signe particulier de l’Année Sainte : il est l’image du chemin que chacun parcourt au long de son existence. La vie est un pèlerinage, et l’être humain un viator, un pèlerin qui parcourt un chemin jusqu’au but désiré. Pour passer la Porte Sainte à Rome, et en tous lieux, chacun devra, selon ses forces, faire un pèlerinage. Ce sera le signe que la miséricorde est un but à atteindre, qui demande engagement et sacrifice. Que le pèlerinage stimule notre conversion : en passant la Porte Sainte, nous nous laisserons embrasser par la miséricorde de Dieu, et nous nous engagerons à être miséricordieux avec les autres comme le Père l’est avec nous.
Le Seigneur Jésus nous montre les étapes du pèlerinage à travers lequel nous pouvons atteindre ce but : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous » (Lc 6, 37-38). Il nous est dit, d’abord, de ne pas juger, et de ne pas condamner. Si l’on ne veut pas être exposé au jugement de Dieu, personne ne doit devenir juge de son frère. De fait, en jugeant, les hommes s’arrêtent à ce qui est superficiel, tandis que le Père regarde les coeurs. Que de mal les paroles ne font-elles pas lorsqu’elles sont animées par des sentiments de jalousie ou d’envie ! Mal parler du frère en son absence, c’est le mettre sous un faux jour, c’est compromettre sa réputation et l’abandonner aux ragots. Ne pas juger et ne pas condamner signifie, de façon positive, savoir accueillir ce qu’il y a de bon en toute personne et ne pas permettre quelle ait à souffrir de notre jugement partiel et de notre prétention à tout savoir. Ceci n’est pas encore suffisant pour exprimer ce qu’est la miséricorde. Jésus demande aussi de pardonner et de donner, d’être instruments du pardon puisque nous l’avons déjà reçu de Dieu, d’être généreux à l’égard de tous en sachant que Dieu étend aussi sa bonté pour nous avec grande magnanimité.
Miséricordieux comme le Père, c’est donc la “devise” de l’Année Sainte. Dans la miséricorde, nous avons la preuve de la façon dont Dieu aime. Il se donne tout entier, pour toujours, gratuitement, et sans rien demander en retour. Il vient à notre secours lorsque nous l’invoquons. Il est beau que la prière quotidienne de l’Eglise commence avec ces paroles : « Mon Dieu, viens me délivrer ; Seigneur, viens vite à mon secours » (Ps 69, 2). L’aide que nous implorons est déjà le premier pas de la miséricorde de Dieu à notre égard. Il vient nous sauver de la condition de faiblesse dans laquelle nous vivons. Son aide consiste à rendre accessible sa présence et sa proximité. Touchés jour après jour par sa compassion, nous pouvons nous aussi devenir compatissants envers tous.

15. Au cours de cette Année Sainte, nous pourrons faire l’expérience d’ouvrir le coeur à ceux qui vivent dans les périphéries existentielles les plus différentes, que le monde moderne a souvent créées de façon dramatique. Combien de situations de précarité et de souffrance n’existent-elles pas dans le monde d’aujourd’hui ! Combien de blessures ne sont-elles pas imprimées dans la chair de ceux qui n’ont plus de voix parce que leur cri s’est évanoui et s’est tu à cause de l’indifférence des peuples riches ! Au cours de ce Jubilé, l’Eglise sera encore davantage appelée à soigner ces blessures, à les soulager avec l’huile de la consolation, à les panser avec la miséricorde et à les soigner par la solidarité et l’attention. Ne tombons pas dans l’indifférence qui humilie, dans l’habitude qui anesthésie l’âme et empêche de découvrir la nouveauté, dans le cynisme destructeur. Ouvrons nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de tant de frères et soeurs privés de dignité, et sentons-nous appelés à entendre leur cri qui appelle à l’aide. Que nos mains serrent leurs mains et les attirent vers nous afin qu’ils sentent la chaleur de notre présence, de l’amitié et de la fraternité. Que leur cri devienne le nôtre et qu’ensemble, nous puissions briser la barrière d’indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l’égoïsme.
J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le coeur de l’Evangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine. La prédication de Jésus nous dresse le tableau de ces oeuvres de miséricorde, pour que nous puissions comprendre si nous vivons, oui ou non, comme ses disciples. Redécouvrons les oeuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les oeuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.
Nous ne pouvons pas échapper aux paroles du Seigneur et c’est sur elles que nous serons jugés : aurons-nous donné à manger à qui a faim et à boire à qui a soif ? Aurons-nous accueilli l’étranger et vêtu celui qui était nu ? Aurons-nous pris le temps de demeurer auprès de celui qui est malade et prisonnier ? (cf. Mt 25, 31-45). De même, il nous sera demandé si nous avons aidé à sortir du doute qui engendre la peur, et bien souvent la solitude; si nous avons été capable de vaincre l’ignorance dans laquelle vivent des millions de personnes, surtout des enfants privés de l’aide nécessaire pour être libérés de la pauvreté, si nous nous sommes fait proches de celui qui est seul et affligé; si nous avons pardonné à celui qui nous offense, si nous avons rejeté toute forme de rancoeur et de haine qui porte à la violence, si nous avons été patient à l’image de Dieu qui est si patient envers nous; si enfin, nous avons confié au Seigneur, dans la prière nos frères et soeurs. C’est dans chacun de ces « plus petits » que le Christ est présent. Sa chair devient de nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, flagellé, affamé, égaré… pour être reconnu par nous, touché et assisté avec soin. N’oublions pas les paroles de Saint Jean de la Croix : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour ».[12]

16. Dans l’Evangile de Luc, nous trouvons un autre aspect important pour vivre avec foi ce Jubilé. L’évangéliste raconte qu’un jour de sabbat, Jésus retourna à Nazareth, et comme il avait l’habitude de le faire, il entra dans la synagogue. On l’appela pour lire l’Ecriture et la commenter. C’était le passage du prophète Isaïe où il est écrit : « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » (Is 61, 1-2). « Une année de bienfaits » : c’est ce que le Seigneur annonce et que nous voulons vivre. Que cette Année Sainte expose la richesse de la mission de Jésus qui résonne dans les paroles du Prophète : dire une parole et faire un geste de consolation envers les pauvres, annoncer la libération de ceux qui sont esclaves dans les nouvelles prisons de la société moderne, redonner la vue à qui n’est plus capable de voir car recroquevillé sur lui-même, redonner la dignité à ceux qui en sont privés. Que la prédication de Jésus soit de nouveau visible dans les réponses de foi que les chrétiens sont amenés à donner par leur témoignage. Que les paroles de l’Apôtre nous accompagnent : « celui qui pratique la miséricorde, qu’il ait le sourire » (Rm 12, 8).

17. Puisse le Carême de cette Année Jubilaire être vécu plus intensément comme un temps fort pour célébrer et expérimenter la miséricorde de Dieu. Combien de pages de l’Ecriture peuvent être méditées pendant les semaines du Carême, pour redécouvrir le visage miséricordieux du Père ! Nous pouvons nous aussi répéter avec Michée : Toi, Seigneur, tu es un Dieu qui efface l’iniquité et pardonne le péché. De nouveau, tu nous montreras ta miséricorde, tu fouleras aux pieds nos crimes, tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés ! (cf. 7, 18-19).
Ces pages du prophète Isaïe pourront être méditées plus concrètement en ce temps de prière, de jeûne et de charité : « Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante, si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi. Le Seigneur sera toujours ton guide. En plein désert, il comblera tes désirs et te rendra vigueur. Tu seras comme un jardin bien irrigué, comme une source où les eaux ne manquent jamais » (Is 58, 6-11).
L’initiative appelée « 24 heures pour le Seigneur » du vendredi et samedi qui précèdent le IVème dimanche de Carême doit monter en puissance dans les diocèses. Tant de personnes se sont de nouveau approchées du sacrement de Réconciliation, et parmi elles de nombreux jeunes, qui retrouvent ainsi le chemin pour revenir au Seigneur, pour vivre un moment de prière intense, et redécouvrir le sens de leur vie. Avec conviction, remettons au centre le sacrement de la Réconciliation, puisqu’il donne à toucher de nos mains la grandeur de la miséricorde. Pour chaque pénitent, ce sera une source d’une véritable paix intérieure.
Je ne me lasserai jamais d’insister pour que les confesseurs soient un véritable signe de la miséricorde du Père. On ne s’improvise pas confesseur. On le devient en se faisant d’abord pénitent en quête de pardon. N’oublions jamais qu’être confesseur, c’est participer à la mission de Jésus d’être signe concret de la continuité d’un amour divin qui pardonne et qui sauve. Chacun de nous a reçu le don de l’Esprit Saint pour le pardon des péchés, nous en sommes responsables. Nul d’entre nous n’est maître du sacrement, mais un serviteur fidèle du pardon de Dieu. Chaque confesseur doit accueillir les fidèles comme le père de la parabole du fils prodigue : un père qui court à la rencontre du fils bien qu’il ait dissipé tous ses biens. Les confesseurs sont appelés à serrer sur eux ce fils repentant qui revient à la maison, et à exprimer la joie de l’avoir retrouvé. Ils ne se lasseront pas non plus d’aller vers l’autre fils resté dehors et incapable de se réjouir, pour lui faire comprendre que son jugement est sévère et injuste, et n’a pas de sens face à la miséricorde du Père qui n’a pas de limite. Ils ne poseront pas de questions impertinentes, mais comme le père de la parabole, ils interrompront le discours préparé par le fils prodigue, parce qu’ils sauront accueillir dans le coeur du pénitent l’appel à l’aide et la demande de pardon. En résumé, les confesseurs sont appelés, toujours, partout et en toutes situations, à être le signe du primat de la miséricorde.

18. Au cours du carême de cette Année Sainte, j’ai l’intention d’envoyer les Missionnaires de la Miséricorde. Ils seront le signe de la sollicitude maternelle de l’Eglise à l’égard du Peuple de Dieu, pour qu’il entre en profondeur dans la richesse de ce mystère aussi fondamental pour la foi. Ce seront des prêtres à qui j’aurai donné l’autorité pour pardonner aussi les péchés qui sont réservés au Siège Apostolique, afin de rendre explicite l’étendue de leur mandat. Ils seront surtout signe vivant de la façon dont le Père accueille ceux qui sont à la recherche de son pardon. Ils seront des missionnaires de la miséricorde car ils se feront auprès de tous l’instrument d’une rencontre riche en humanité, source de libération, lourde de responsabilité afin de dépasser les obstacles à la reprise de la vie nouvelle du Baptême. Dans leur mission, ils se laisseront guider par la parole de l’Apôtre : « Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans le refus de croire pour faire à tous miséricorde » (Rm 11, 32). De fait, tous, sans exclusion, sont invités à accueillir l’appel à la miséricorde. Que les missionnaires vivent cet appel en fixant le regard sur Jésus, « Grand-Prêtre miséricordieux et digne de foi » (He 2, 17).
Je demande à mes frères évêques d’inviter et d’accueillir ces Missionnaires, pour qu’ils soient avant tout des prédicateurs convaincants de la miséricorde. Que soient organisées dans les diocèses des « missions vers le peuple », de sorte que ces Missionnaires soient les hérauts de la joie du pardon. Qu’ils célèbrent le sacrement de la Réconciliation pour le peuple, pour que le temps de grâce de l’Année Jubilaire permette à de nombreux fils éloignés de retrouver le chemin de la maison paternelle. Que les pasteurs, spécialement pendant le temps fort du Carême, soient invités à appeler les fidèles à s’approcher « vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir la grâce de son secours » (He 4, 16).

19. Que puisse parvenir à tous la parole de pardon et que l’invitation à faire l’expérience de la miséricorde ne laisse personne indifférent ! Mon appel à la conversion s’adresse avec plus d’insistance à ceux qui se trouvent éloignés de la grâce de Dieu en raison de leur conduite de vie. Je pense en particulier aux hommes et aux femmes qui font partie d’une organisation criminelle quelle qu’elle soit. Pour votre bien, je vous demande de changer de vie. Je vous le demande au nom du Fils de Dieu qui, combattant le péché, n’a jamais rejeté aucun pécheur. Ne tombez pas dans le terrible piège qui consiste à croire que la vie ne dépend que de l’argent, et qu’à côté, le reste n’aurait ni valeur, ni dignité. Ce n’est qu’une illusion. Nous n’emportons pas notre argent dans l’au-delà. L’argent ne donne pas le vrai bonheur. La violence pour amasser de l’argent qui fait couler le sang ne rend ni puissant, ni immortel. Tôt ou tard, le jugement de Dieu viendra, auquel nul ne pourra échapper.
Le même appel s’adresse aux personnes fautives ou complices de corruption. Cette plaie puante de la société est un péché grave qui crie vers le ciel, car il mine jusqu’au fondement de la vie personnelle et sociale. La corruption empêche de regarder l’avenir avec espérance, parce que son arrogance et son avidité anéantissent les projets des faibles et chassent les plus pauvres. C’est un mal qui prend racine dans les gestes quotidiens pour s’étendre jusqu’aux scandales publics. La corruption est un acharnement dans le péché qui entend substituer à Dieu l’illusion de l’argent comme forme de pouvoir. C’est une oeuvre des ténèbres, qui s’appuie sur la suspicion et l’intrigue. Corruptio optimi pessima, disait avec raison saint Grégoire le Grand, pour montrer que personne n’est exempt de cette tentation. Pour la vaincre dans la vie individuelle et sociale, il faut de la prudence, de la vigilance, de la loyauté, de la transparence, le tout en lien avec le courage de la dénonciation. Si elle n’est pas combattue ouvertement, tôt ou tard on s’en rend complice et elle détruit l’existence.
Voici le moment favorable pour changer de vie ! Voici le temps de se laisser toucher au coeur. Face au mal commis, et même aux crimes graves, voici le moment d’écouter pleurer les innocents dépouillés de leurs biens, de leur dignité, de leur affection, de leur vie même. Rester sur le chemin du mal n’est que source d’illusion et de tristesse. La vraie vie est bien autre chose. Dieu ne se lasse pas de tendre la main. Il est toujours prêt à écouter, et moi aussi je le suis, comme mes frères évêques et prêtres. Il suffit d’accueillir l’appel à la conversion et de se soumettre à la justice, tandis que l’Eglise offre la miséricorde.

20. Dans ce contexte, il n’est pas inutile de rappeler le rapport entre justice et miséricorde. Il ne s’agit pas de deux aspects contradictoires, mais de deux dimensions d’une unique réalité qui se développe progressivement jusqu’à atteindre son sommet dans la plénitude de l’amour. La justice est un concept fondamental pour la société civile, quand la référence normale est l’ordre juridique à travers lequel la loi s’applique. La justice veut que chacun reçoive ce qui lui est dû. Il est fait référence de nombreuses fois dans la Bible à la justice divine et à Dieu comme juge. On entend par là l’observance intégrale de la Loi et le comportement de tout bon israëlite conformément aux commandements de Dieu. Cette vision est cependant souvent tombée dans le légalisme, déformant ainsi le sens originel et obscurcissant le sens profond de la justice. Pour dépasser cette perspective légaliste, il faut se rappeler que dans l’Ecriture, la justice

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