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Dans l’Évangile, le Christ se présente comme le premier disciple qui, à l’écoute du Père, se rend au désert pour se soumettre à Jean-‐Baptiste : « Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as façonné un corps, alors j’ai dit : Me voici, je viens, pour faire, ô Dieu, ta volonté » (He 10,5).
Par son baptême et par sa croix (1 Jn 5,6), il entre dans les eaux de la mort, et en remontant, entend l’appel du Père : « Tu es mon Fils bien-‐aimé ; en toi, je trouve toute ma joie » (Mc 1,11).
Son mouvement de remontée des eaux est symbolique : il est, en un sens, le premier homme pêché, et le Père le premier pêcheur d’hommes. En demandant à ses disciples de baptiser l’humanité, de la sortir de l’eau, Il leur propose de reproduire ce que le Père a fait pour Lui et ce que Lui fait pour eux : « Venez à ma suite et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (Mc 1,17). La mission des disciples devient alors une parabole sur le Maître : « Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les envoie dans le monde » (Jn 17,18).
Avant d’être envoyé, le disciple se reconnaît au fait de quitter, d’être émondé par la hache qui se trouve à la racine (Mt 3,10). Il quitte des biens ou des personnes. Dans la première barque, Simon et André doivent quitter leurs filets. Dans la seconde, Jacques et Jean doivent quitter leur père et ses employés. De même, dans l’anéantissement de son incarnation, le Christ a tout quitté, « en se faisant pauvre (2 Co 8,9) et obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2,8).
Les détachements sont pour un attachement. Si les disciples se font pauvres, c’est pour être plus dépouillés, plus dépendants, et donc plus proches de ceux qui sont loin (Mc 8,3), de ceux de l’autre rive. La mer qui sépare les deux rives, c’est-‐à-‐dire celle des juifs et des païens, doit devenir un pont, grâce au Christ. C’est par les passages forcés d’une rive à l’autre (Mc 6,45), et par la croix du Christ (Ep 2,14) que les disciples comprendront qu’il y a « un seul Corps, un seul Esprit, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous » (Ep 4,4), qui veut rejoindre l’humanité aux quatre coins du monde, symbolisés par les quatre disciples.
Père Paul Dollié
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